La crise sanitaire due au COVID-19 a créé une véritable onde de choc pour les entreprises et pas seulement en termes de baisse du chiffre d’affaires ou de structure de coûts à maîtriser : nos collègues des services RH s’arrachent actuellement les cheveux pour mettre en place des plans de reprise d’activité permettant d’assurer la sécurité des salariés.

En tant que dirigeant d’une entreprise de désinfection, je dois admettre qu’au départ je m’interrogeais sur les lieux où il était vraiment utile de mettre en œuvre une démarche de désinfection. Beaucoup de locaux d’entreprise ont été désertés, fermés aux publics, et si COVID-19 il devait y avoir, il finirait sans doute par disparaître de lui-même. Néanmoins, au 29 avril 2020, le flou subsiste concernant le déconfinement progressif proposé par le gouvernement. Et il semble que le COVID-19 risque de faire partie de nos vies au-delà de la période de confinement, cela engendrant des risques élevés pour cette fameuse phase de reprise d’activité.

Parallèlement, je constatais que des liens adwords sur le mot-clé « désinfection » fleurissaient dans Google dès le début du mois de mars. Parfois placés par des petites entreprises qui n’en savent probablement pas plus long que vous sur la désinfection (parce qu’en dehors de certains milieux professionnels réglementés, cette pratique est relativement peu courante en France). Avez-vous entendu parler de l’arnaque où des gens se font passer pour une entreprise de désinfection pour cambrioler des appartements dans le 93 ? Eh bien dans certains cas, je pense qu’on n’en est pas si loin … Simplement parce que la désinfection est une tâche délicate et si elle est mal faite, elle s’avère parfaitement inutile. Alors que faire ?

 

1. Définir une stratégie de désinfection des locaux.

 

Selon votre activité, vous aurez à mettre en place un plan permettant de la relancer sans mettre en danger vos collaborateurs. En fonction du plan de reprise que vous décidez de mettre en œuvre, vous devrez définir une stratégie de désinfection pertinente : ponctuelle, hebdomadaire ou journalière. Il vous paraîtra sans doute évident que plus vos locaux sont fréquentés, mieux il sera de les désinfecter régulièrement. Autre évidence : plus vos publics sont constitués de personnes à risque ou de personnes vulnérables, plus il faut redoubler d’effort dans la sécurisation de vos locaux. Il faut également prendre en compte qu’une désinfection efficace nécessite que personne ne soit présent dans les locaux pendant une certaine durée (minimum 4 heures), et pour certaines entreprises, cela peut demander une organisation en amont. Votre démarche de désinfection doit donc être réfléchie et s’articuler à votre plan de reprise. Autre élément important (et un prestataire sérieux vous l’indiquera) : il est absolument essentiel de procéder à un nettoyage approfondi de vos locaux avant de les désinfecter. On ne peut désinfecter qu’une surface propre, autrement les micro-organismes seront protégés en quelque sorte par les différents dépôts et souillures. Il est donc nécessaire de vous organiser pour mettre en place un grand nettoyage (en particulier dans les zones régulièrement“souillées” comme les cuisines, les toilettes et les bureaux) avant le passage de votre prestataire pour assurer l’efficacité de son action. Il faut passer toutes les surfaces non-poreuses au détergent : pensez par exemple aux poignées de porte, interrupteurs, rampes d’escalier, etc. La liste est longue, mais vous êtes probablement déjà renseignés sur ces bonnes pratiques de nettoyage.

2. S’assurer du sérieux du prestataire en désinfection.

 

Voilà le point épineux. Beaucoup d’entreprises ont décidé de s’engouffrer dans la brèche du COVID-19 et de s’improviser acteurs de la désinfection. Pour vous donner une idée, cette activité de désinfection concerne essentiellement l’industrie agroalimentaire, l’industrie pharmaceutique et le secteur médical en France. Autant vous le dire : ce n’est pas le dératiseur ou l’entreprise de nettoyage du coin qui va résoudre votre problème. Il existe néanmoins des acteurs formés, informés et responsables. Comment les reconnaître ?

 

  • Le critère le plus simple et le plus évident : les membres de l’entreprise doivent posséder la certification certibiocide (fourni par le Ministère de l’Agriculture et de l’alimentation) qui les autorise à utiliser des produits de désinfection professionnelle. Cela est parfois indiqué sur le site et il peut être utile de demander confirmation par téléphone ;

 

  • Ils insistent sur le fait qu’un grand nettoyage doit être effectué avant leur intervention. S’ils ne le font pas, c’est déjà très mauvais signe ;

 

  • S’il vous garantit pouvoir éliminer le COVID-19 de vos locaux comme si c’était un jeu d’enfant, sans visite ou questions, méfiez-vous. Si les chercheurs du monde entier semblent circonspects quant à leurs connaissances sur le COVID-19, comment un prestataire de service pourrait-il être sûr de lui ? Les produits professionnels sont censés être très efficaces contre les bactéries, spores bactériennes, et champignons. Certains produits peuvent également avoir un effet contre les virus, mais ils sont moins nombreux et de manière générale, un peu moins efficaces que pour les autres micro-organismes. Une prestation de désinfection en lien avec le COVID-19 est compliquée et nécessite de prendre beaucoup d’informations sur le site à traiter pour bien appréhender la situation ;

 

  • Un prestataire pertinent doit être en mesure de vous expliquer sa stratégie de désinfection avec des termes précis. Il doit pouvoir vous expliquer quels produits il pense utiliser et pour quelles raisons (problématiques de volume d’espace à traiter ou de surfaces à traiter variées par exemple). Il doit pouvoir vous dire en combien de temps le produit appliqué agit sur les virus. Il doit vous proposer un délai d’évacuation précis. S’il ne peut ni vous donner le nom exact de ses produits, ni leur type (oxydant versus réducteurs), ni sa méthode d’application (pulvérisation, nébulisation, brumisation ou fumigation), passez votre chemin.

 

3. En conclusion : pour apprendre de nos échecs, pourquoi ne pas envisager la prévention ?

 

La crise sanitaire due au COVID-19 a bouleversé beaucoup de choses. Dans notre entreprise, nous avons dû remettre en question certaines pratiques, les adapter et nous former à nouveau car la désinfection est un sujet extrêmement important sensible dans le contexte actuel. Nous avons plus que jamais une responsabilité vis-à-vis de nos clients, et vos entreprises également.

Je pense qu’il est possible de limiter les dégâts d’un nouveau pic du COVID-19 ou de ses éventuels successeurs en envisageant des pratiques de prévention pour les entreprises accueillant du public. En désinfection, la prévention est simple : il suffit de trouver un prestataire de confiance, capable de vous proposer une stratégie pertinente, adaptée à vos locaux et à ses publics. Si vous accueillez du monde dans vos locaux, vous pouvez par exemple opter pour un nettoyage régulier, une désinfection hebdomadaire (le lundi soir par exemple) et utiliser des purificateurs d’air (des machines magiques qui aspirent l’air, le désinfectent grâce à des rayons UV et en plus filtrent les particules fines nocives comme le monoxyde de carbone, la fumée de cigarette ou le formaldéhyde !). Ainsi, vous mettez toutes les chances (de sortir définitivement du confinement) de votre côté.